GENEALOGIE ET HISTOIRE DE LA RESISTANCE A L’OCCUPATION COLONIALE DES OULED ATTIA
D’après les traditions, les Ouled Attia descendent en ligne directe d’El Houssein Ould
sidi Ali qui avait épousé FATHMA ZAHRA fille du prophète que le salut soit
sur lui.
Sidi Ali était cousin de celui-ci. El Hossein fut assassiné à la
Mecque par les Beni-Mouaouia. Ses enfants émigrèrent au Maroc et s’établirent
à Saquia El Hamra.
Là, le premier enfant que fit zahra en arrivant au Maroc
fut Attia père des Ouled Attia.
Après une guerre intestine dans la tribu, une fraction des Ouled Attia
émigra et vint se placer à l’oued Zhour dans un pays abandonné à l’époque.
Leur arbre généalogique a été minutieusement conservé par leur caïd Salah ben
saad.Ainsi, la généalogie des Ouled Attia se rattachant au saint pur, illustre
et glorieux Sidi Moussa habitant la région de Sahira, il s’agira sans doute
du doussen ou se trouve la mosquée de sidi moussa, située à 40 km de Biskra
sur le chemin de cette ville aux Ouled Djellel.
Cet arbre généalogique fut recopié à la demande de son fils descendant, Mohamed
fils de Salah, fils de Saad fils de djamaa fils de Mohamed,fils d’El Khalfi,
fils de Amor, fils de Bourebia, fils de Djamaa, fils de Braham, fils de Ali,
fils de Attia, fils de M’hamed, fils de Athmane, fils de Saad, fils de Ghanem,
fils de Khelifa, fils de Mansour, fils de Zin, fils de Zeid, fils de Khaled
Ennacir, fils de Salem El Ikhlas, fils de Abdelkrim, fils de Houssein, fils de
l’imam Ali El Assakar, fils de l’imam Mohamed El Mourhada, fils de l’imam
Ali Erridha, fils de l’imam Moussa El Khadhim, fils de l’imam Djamal Essadek,
fils de l’imam Mohamed El Badr, fils de l’imam Ali Zin El Abidin, fils de
l’imam El Hossein, fils de Fatima Zohra, fille du prophète que dieu répande
sur lui sa bénédiction et son salut.
Sous Salah bey (1771-1792), après une nouvelle guerre entre les gens de la fraction
de oued zhour, il y’eut scission et la moitie d’eux alla aux Toumiettes.
Il faut dire qu’il n’y’ avait pas d’Azel dans cette tribu. Les Ouled Attia
comprenaient alors et se composent encore aujourd’hui des trois fractions
suivantes
Oulad djamaa
Les Ouled Attia et leurs voisins les béni Ferguen étaient perpétuellement
en guerre, on peut même ajouter que pendant le dix-neuvième
siècle, ils n’ont fait que deux fois trêve à cet état de chose.
La première, lors de l’expédition malheureuse du bey Osman plus connu sous le
nom d’El bey Laouar. Le territoire de Djezia et celui de Beni Ferguen étaient
peu éloignés de la lutte qui s’engagea entre les troupes du bey et les
partisans de si Mohamed El Boudali ben El Harech. Le souvenir de Ben El Harech
s’est conservé chez les Ouled Attia. La première fois que ce personnage
parut dans les montagnes colliottes, il conduisait des prisonniers chrétiens et
s’arrêta chez les Ziabras. La seconde fois Ben El Harech vint chez les Ouled
Attia pour recruter des volontaires et préparer une expédition contre la ville
de Constantine, dont il ne réussit pas à s’emparer. Blessé et poursuivi
dans sa fuite, il se réfugia chez les Beni Ferguen, dans la famille des Beni
Souillah. Plus tard, Ben El Harech se sauva dans le douar des Ziabras ou les
Ouled Embarek, fraction des Ouled Bouhemaq, lui offrirent l’hospitalité. Il
était désormais à l’abri de toute atteinte. L’intrépidité reconnue des
Ouled Attia et leur esprit d’indépendance le garantissaient de toute
trahison. en outre, la petite vallée de l’oued Zhour, profondément encaissé
entre des hautes montagnes abruptes et couvertes d’épaisses forets, était
inaccessible aux troupes du bey.
Les Ouled Attia, dans un combat meurtrier décimèrent toutes les troupes du bey et
lui-même fut tué et son corps fut laissé aux Beni Belaid et sa tête fut portée à ben El Harech à Zribat Djerrah
par un nommé athman ben Amira des Ouled Attia.
La deuxième, lorsque en 1843, les troupes françaises se trouvaient sur l’oued
Zadra, ils se joignirent alors et s’étaient mêlés aussi aux béni Ishaq du
gouffi, ils opposèrent la plus grande résistance.
Depuis, ils ne cessèrent pas de manifester leur insoumission par des actes de
brigandage dont il était à peu prés impossible d’en tirer vengeance.
En 1847, cependant la situation s’était améliorée et les autochtones commençaient
à comprendre qu’ils se trouvaient en face d’une armée forte et nombreuse
et que leurs actes d’insoumission tourneraient souvent à leur préjudice.
En 1848, le nommé Mohamed ben Bousba qui s’annonçait comme successeur du chérif
si Zerdoud ne réussit pas à entraîner les tribus de l’ouest du cercle et
dut rentrer dans l’ombre sans avoir rien obtenu que quelques aumônes qu’on
finit par lui voler.
Au commencement de 1849, un nommé Embarek Ben Boulsina fut envoyé par quelques
gens de la tribu à Philippe ville pour demander l’Aman, mais on ne crut pas
voir dans cette démarche assez de garanties pour pouvoir accepter la soumission
et l’on ne voulut prendre aucun engagement. Dans le courant de l’année, quelques habitants
de cette tribu allèrent se ranger sous la bannière du chérif Ahmed ben abdallâh
ben Yamina, mais la mort de cet individu, tué par Bel Ferdi, mit fin au soulèvement
occasionné par cet homme dont la mauvaise mine et le désordre aurait dut plutôt
inspirer le dégoût que la confiance.
L’insoumission des Ouled Attia durait encore en 1853, le marabout ben si Saad qui menait cette tribu et y jouissait
d’une grande influence, avait manifesté le désir de se soumettre et de se retirer ensuite à la Mecque,
mais cette pensée ne reçut pas de suite.
Toutefois les Ouled Attia n’étaient plus très éloignés de demander l’aman, étant l’objet d’une surveillance
particulière, ils ne pouvaient sortir de leur pays et les soumis qui allaient chez eux étaient punis,
ils commençaient donc à être fatigués d’être ainsi traqués.
Cependant, comme ils ne se décidaient pas, le besoin d’en finir avec eux, fit prescrire
une expédition.
A l’approche des contingents, les Ouled Attia redoutèrent de voir leurs habitations et leurs arbres fruitiers
détruits, ils vinrent demander l’aman et livrer le marabout Mohamed Ben si Saad à la condition qu’il fut
traité convenablement et qu’il lui serait permis de quitter l’Algérie, ce qui fut accepté.
Le marabout fut embarqué pour Tunis avec trente trois familles qui avaient refusé de vivre avec des chrétiens
et surtout d’être commandé par eux.
En 1856, au moment ou la situation politique de ce pays était satisfaisante, des symptômes d’insurrection
se manifestèrent de nouveau chez les Ouled Attia et éclatèrent au moment du versement de l’impôt.
Les contingents envoyés en toute hâte les réduisirent après leur avoir fait éprouver de fortes pertes
et après leur avoir imposer d’assez dures conditions de paix, on mit à leur tête le nommé Mohamed Ben Messikh
comme cheikh des cheikhs.
L’année 1857 et le commencement de 1858 s’étaient bien passés et tout ferait présager que cet état de choses
ne ferait que se consolider, lorsque au mois de mai, une nouvelle agitation se manifesta dans plusieurs tribus
et notamment dans celle des Ouled Attia.
Elles prenaient pour base de leur rebellion, l’établissement de l’impôt Zekkat.
Le cheikh des cheikhs Ben Messikh fut assassiné en plein jour, en percevant cet impôt, et les habitants se
préparèrent à une nouvelle révolte.
Fort heureusement, la présence de trois compagnies d’infanterie et l’envoi précipité de contingents arrêtèrent
l’agitation et les Oulad Sakhri sur lesquels planaient les soupçons de cet assassinat furent arrêtés.
L’affaire s’instruisait de suite, le chef assassiné fut remplacé, grand nombre de cheikhs destitués et l’ordre
parait renaître.
En 1860, les Ouled Attia refusèrent de prendre part à la révolte et depuis, cette tribu n’a donné que des preuves
de bonne soumission.
ABDELGHANI BOULKENAFET
La partie généalogique de ce travail est une recherche du Docteur BOUDJEMAA HAICHOUR
publiée sous le thème GENEALOGIE D’UNE NATION,elle est en parfaite similitude avec les archives d’outre mer d’Aix en
Provence en ma possession relatifs aux Ouled Attia.
Leur rôle dans la résistance à l’occupation coloniale est présenté d’une manière telle que vu par les français eux-mêmes.
Il est dédié à tous les Ouled Attia en général et à SAMI BOULKSIBAT de la bibliothèque de la Manifecture de Toulouse
en particulier pour ses efforts dans l’écriture de l’histoire de cette région.